Mieux connaître le chameau

MIEUX CONNAÎTRE LE CHAMEAU

Sommaire

La bosse de chameau et ses légendes

Son habitat

Le chameau en quelques chiffres

Ce qu’il est capable de faire

Ce qu’il mange

Quelques points anatomiques et physiologiques

Tout est bon dans le chameau !

Ce qui nuit au chameau

Quelles perspectives d’avenir pour les chameaux

Lorsque nous questionnons les gens de manière générale sur les chameaux et ce qu’évoque cet animal pour eux, ils répondent pour la plupart « une ou deux bosses », « désert », « vacances et exotisme », « Moyen-Orient » ou encore « dromadaire ». Bien qu’il y ait beaucoup à dire sur cet animal qu’on surnomme « le vaisseau du désert », voyons ensemble ce qu’est réellement un chameau, ses particularités, son utilisation et ce qui va lui nuire.

Nous sommes tous d’accord pour dire que le dromadaire est bel et bien un chameau (pour ceux qui ont maille à partir avec cela, lisez d’abord ceci). A présent, apprenons à mieux les connaître à travers quelques points clefs résumés de manière TRÈS SYNTHÉTIQUE.

La bosse de chameau et ses légendes

Légende 1 : Il y a de l’eau dans la bosse de chameau

Une légende complètement fausse et erronée dit que la bosse du chameau contiendrait de l’eau. Ceci est bien évidemment faux. En effet, la bosse contient de la GRAISSE. Cette graisse est la réserve d’énergie de l’animal. Selon l’état de satiété et le régime alimentaire de ce dernier, le volume et la taille de sa bosse varieront. Cette bosse est l’une des particularités anatomiques et physiologiques qui font du chameau un être redoutablement résistant en milieu hostile (haute chaleur, froid extrême, manque de nourriture et d’eau). Le zébu aussi possède une bosse mais n’est pas capable de résister longtemps dans des conditions extrêmes comme le chameau. Le poisson citron non plus.

En moyenne, la bosse du chameau pèse 36kg. Toutefois, on peut retrouver des chameaux avec une bosse de moins de 10kg comme c’est le cas des dromadaires de course. Ces véritables athlètes suivent un régime alimentaire hautement énergétique et protéique afin d’être allégé et pouvoir sprinter avec des pointes allant jusqu’à 70km/h. Les bosses les plus grosses peuvent peser jusqu’à 90kg voire dépasser largement les 120kg.

Légende 2 : Le dromadaire est un chameau qui a perdu une bosse

Cette légende raconte que les dromadaires possèdent initialement deux bosses mais que la bosse-avant s’atrophie durant le développement fœtal. Cette croyance qui a été immanquablement réfutée provient en réalité de l’observation d’un turkoman (produit issu du croisement entre un chameau de Bactriane et une chamelle dromadaire) au 19ème siècle dans une ferme de dromadaires en Italie.

Son habitat

Le chameau d’Arabie (dromadaire) vit principalement là où le désert chaud règne :

• En Afrique (toute la surface entre la Mauritanie et la corne africaine)

• Dans la péninsule arabique et jusque dans le nord de l’Inde

On va en retrouver également en Australie où Il existe une population de dromadaires avoisinant le million de têtes.  Ils ont été introduits par les Britanniques pour l’exploration du continent au 19ème siècle.

Le chameau de Bactriane vit plutôt dans les steppes d’Asie centrale réparti sur un large territoire allant de la Turquie et du Kazakhstan à l’Ouest jusqu’en Chine à l’Est en passant par la Mongolie.

Le chameau de Bactriane et le chameau d’Arabie peuvent se croiser et même se reproduire naturellement pour donner un métisse robuste et puissant très recherché pour ses qualités : le turkoman (aussi appelé chameau de Mayeh en Syrie). Ce chameau hybride n’a qu’une seule bosse légèrement subdivisée et possède des poils longs à certains endroits.

Le chameau en quelques chiffres

Le dromadaire est de manière générale un peu plus grand et plus lourd que le chameau de Bactriane, avec des pattes plus longues et une fourrure moins fournie. On compte dans le monde près de 38 millions de dromadaires contre seulement 1 à 2 millions de chameaux de Bactriane. D’ailleurs, ce dernier a failli disparaître ; on en dénombrait à peine un millier d’individus il y a 20 ans.

Selon son utilisation, le poids moyen d’un dromadaire est compris entre 500 et 700 kg et cela peut dépasser la tonne pour les plus gros spécimens. Le chameau de Bactriane pèse en moyenne 500 kg.

• Taille au garrot : 2 m à 2,5 m

•Taille longueur : 3 à 3,20 m

• Taille queue : 40 à 70 cm

• Espérance de vie : 30 à 40 ans

• Vitesse de course : 40 km/h en moyenne avec des pointes jusqu’à 65-70km/h

Nombre de races : + de 50

Ce qu’il est capable de faire


Merci à Chris Jessen pour la photo de son chameau dans la neige

De manière générale, le chameau est capable de :

• Marcher 100km/jour voire jusqu’à 150 à 200km

• Rester plusieurs jours sans boire ni manger

• Porter jusqu’à 300 à 400kg de charge

• Nager

• Boire 100 à 150 litres d’eau en moins de 10 minutes

• Boire de l’eau de mer voire une eau encore plus salée si nécessaire (le chameau de Bactriane est plus consommateur de sel que le chameau d’Arabie)

• Manger des plantes épineuses (acacia, cactus)

• Réguler sa propre température

• S’adapter aux fortes chaleurs (+45°C), au froid extrême (-20°C), à la sous-alimentation et au manque d’eau

• Sentir la présence d’eau souterraine

Ce qu’il mange

Le chameau est herbivore et apprécie les halophytes (plantes qui vivent en milieu salé). D’ailleurs, ceci expliquerait pourquoi son lait peut avoir un goût légèrement salé. Il peut manger même des arbustes épineux tels que l’acacia ou le cactus sans problème. En effet, l’intérieur de sa cavité buccale est tapissé de papilles kératinisées (la kératine est la protéine des ongles et des cheveux) qui vont orienter les épines directement sous les dents pour y être broyer.

Les dromadaires de course ont régime spécial très énergétique et protéique à base de dattes, de miel, de nigelle et autres revitalisants alimentaire. Ils ont très peu de graisse et leur bosse est minuscule.

Pour la vidéo c’est par ici :

Quelques points anatomiques et physiologiques

Tête 

Le chameau adulte possède au total 34 dents : 8 incisives, 4 canines et 22 molaires. Ses larges narines sont capables de se refermer hermétiquement pour éviter que les impuretés ou du sable puisse y pénétrer, notamment en cas de tempête.

Les doubles rangées de longs cils garnis et denses autour de ses yeux le protègent du sable. En effet, lorsque les cils de ses paupières supérieures et inférieures se rejoignent, un filtre hermétique se forme empêchant ainsi toute pénétration du moindre petit grain de sable.

Autre fait particulier au niveau des yeux : les larmes. En effet, ces dernières n’ont pas seulement un pouvoir nettoyant et lubrifiant mais possèdent également une activité antibactérienne. Ceci s’explique par la présence d’enzymes tels que les phospholipases (A2) et les lysozymes à l’intérieur des larmes. D’ailleurs, les lysozymes sont également retrouvés dans le lait de chamelle. Une fois encore, on s’aperçoit que le chameau est doté d’un système anti-sable encore plus sophistiqué que l’on puisse imaginer.

Ses oreilles aussi sont pourvues de longs poils afin d’obstruer l’entrée de poussières et de sable.

Thorax et abdomen

Contrairement aux autres ruminants, le chameau ne possède pas 4 mais 3 estomacs : le rumen, l’omasum et l’abomasum. Le gros intestin et l’intestin grêle mesurent à eux deux environ 60m de long. Il est intéressant de noter que le chameau ne possède pas non plus de vésicule biliaire.

Le chameau possède un os dans son cœur et la partie la plus solide de ce squelette cardiaque est l’os cordis. Ce dernier sert à stabiliser le cœur lors des phases de contraction et relâchement.

Pattes

Elles sont longues et fines et font que son corps soit très éloigné du sol lorsqu’il est debout. Sa démarche est fluide et régulière avec une allure amble. C’est-à-dire que lorsqu’il marche, les pattes du même côté vont bouger. Tout son poids passe d’un côté à l’autre à chaque pas, d’où cette impression qu’il tangue lorsque on est à dos de chameau, comme sur un bateau.

Lorsqu’il se met à courir rapidement, l’allure amble disparaît et l’ensemble des pattes ne touchent plus le sol à chaque foulée. La large sole des pieds diminue la pression au sol par unité de surface : elle empêche le dromadaire de s’enfoncer dans le sable fin.

Il a naturellement des callosités au niveau du sternum et des pattes qui vont le protéger de la chaleur du sol lorsqu’il est en position baraquée.

Reproduction et lactation

En période de rut, le mâle change radicalement de comportement, il devient plus agressif, son palais se gonfle et sort de la bouche au rythme de bruits caractéristiques, une sorte de gargouillis facilement reconnaissables. Cette protubérance du palais, souvent confondu avec la langue de l’animal est nommé « gula ».
En parallèle, le mâle va plus souvent adopter une posture particulière avec les pattes-arrières écartées et uriner. Il en asperge partout et sur lui-même en remuant sa queue. Il libère également un liquide depuis ses glandes occipitales. Il bave abondamment. Il faut éviter de trop s’en approcher lorsqu’il est dans cet état, un accident est si vite arrivé. Safetyfirst !

La saillie dure en moyenne 15 minutes mais peut durer davantage (jusqu’à la demi-heure). Elle a lieu en position décubitus sternal : les camélidés sont les seuls ruminants s’accouplant de cette façon.

L’âge de la maturité sexuelle se situe aux alentours de 3-4 ans et la durée de gestation dure plus ou moins 13 mois. Une chamelle va mettre bas entre 3 et 7 chamelons au cours de son existence.

Pendant la période d’allaitement (entre 6 mois et plus d’un an), la chamelle va produire en moyenne environ 8 à 10 litres/jour et cela peut dépasser la vingtaine de litres selon la race, la période de lactation et son état nutritionnel.

D’autres facteurs peuvent influer sur la lactation comme le stress, la sous-alimentation et la déshydratation. Au Tchad, certains propriétaires de chameaux utilisent du natron (roche contenant des minéraux) en les mélangeant avec l’eau. En conséquence, les chamelles auront davantage soif et boiront plus d’eau. Une chamelle qui boit beaucoup produira plus de lait.

Tout est bon dans le chameau !

Viande et graisse

La viande de chameau existe sous différentes formes et les recettes ne manquent pas. En barbecue, saucisson, grande gastronomie ou en soupe, la viande de chameau saura satisfaire vos papilles en toutes circonstances. Aux Emirats Arabes Unis, le restaurant Switch fait un carton avec ses menus composés de viande de chameau (burger et même spaghetti bolognese !). L’une des formes les plus appréciées également est la viande de chameau séchée !

La graisse de chameau est transformée en gélatine pour la fabrication de bonbons. La graisse de bosse de chameau est soit consommée soit utilisée dans le processus de fabrication de certains cosmétiques.

Excréments

« Rien ne se jette, tout se recycle », les déchets ne sont qu’une ressource au mauvais endroit. Au Rajasthan, les excréments sont récupérés pour fabriquer du papier tandis qu’aux Emirats Arabes Unis ils sont utilisés dans le processus de fabrication du ciment. Les travaux du Dr Ilse KÖHLER-ROLLEFSON dans le cadre de son projet au Rajasthan sont une véritable mine d’or.

Lait

Le lait de chamelle est ce qu’on appelle « l’or blanc du désert » et sa composition riche en vitamines C et en fer notamment vient compenser le manque d’accès aux fruits et autres produits frais pour les populations résidant dans les régions semi-désertiques et arides. La production de lait de chamelle connaît un essor à l’échelle mondiale et cette tendance sera davantage accentuée dans les années à venir. Il faut dire que les enjeux d’un tel marché sont nombreux : santé publique, santé environnementale, cosméceutiques, alternatives au lait de vache…

Une chose importante à préciser : le lait de chamelle n’est pas un médicament à proprement parler mais présente des caractéristiques, du point de vue nutritionnel, jugées intéressantes pour la santé car il contient des éléments qui ont des effets positifs dans le traitement de certaines pathologies, les études le prouvent. En complément d’une bonne hygiène de vie, le lait de chamelle est un super-aliment qui va aider dans la prévention des maladies et autres infections.

Les bienfaits thérapeutiques et nutritionnelles sont développés dans la rubrique LAIT DE CHAMELLE.

Le lait de chamelle se consomme nature, fermenté (comme le « shubat ») et dans diverses recettes. Il est également possible de développer des produits dérivés issus du lait de chamelle tels que les glaces, le fromage, le chocolat et même les produits de soin pour la peau.

Concernant les glaces, les résidents ou ceux qui sont de passage à Dubaï peuvent inlassablement déguster une bonne crème glacée de la société NOUQ, spécialisée dans les glaces au lait de chamelle. Les nombreux parfums et les ingrédients frais et bio vous feront immédiatement adhérer à ces petits mets glacés friands. La société fournit même leurs produits aux hôtels 5 étoiles de la région. Il en est de même pour la glace « Talamt » de la société Kooka au Niger, utilisant du lait de chamelle locale ainsi que des ingrédients bio issus du circuit court.

L’avantage de l’utilisation du lait de chamelle pour les crèmes glacées est qu’il permet à ceux souffrant d’intolérance au lactose de pouvoir en consommer sans désagréments.

Laine

La laine de chameau commence à être mis de plus en plus en avant du fait de ses propriétés. En effet, la laine du chameau de Bactriane possède une toison épaisse lui permettant d’affronter les hivers les plus rudes tout en restant adapté aux saisons les plus chaudes. Il est facile de la récolter car elle tombe naturellement. On peut même les arracher à la main sans tondeuse. Les maisons de luxe se servent déjà de la laine de chameau depuis plusieurs années du fait des avantages de ses fibres : fines, douces et longues. Les prix d’un manteau en laine de chameau dans une maison de luxe peuvent varier de 1500 à 3000€.

En Algérie, les habitants du sud fabriquent de façon artisanale le barnous et la qachaabiya en laine de chameau. La qualité de cette laine et le savoir-faire à la main se répercutent sur le prix final qui peut atteindre plusieurs centaines d’euros. Avec la crise du covid et les frontières fermées, consommer local de nouveau est à l’ordre du jour ; si bien que le port de la qachaabiya revient en force depuis 2020.

L’autre fait intéressant est l’utilisation de poils de chameau pour la fabrication du ‘aqaal (selon le dialecte : ‘agaal, ‘iqaal, ‘igaal). C’est une sorte d’anneau ou couronne torsadé de couleur noire que les Arabes portent sur la tête, par-dessus le shemagh (couvre-chef en tissu rouge) ou la ghoutra (couvre-chef en tissu blanc). Autrefois, son usage était réservé à l’entrave du chameau (au niveau de la patte) pour qu’il ne s’éloigne pas trop. Aujourd’hui, il est porté pour le côté traditionnel et esthétique. Certains bédouins portent encore le khizaam : c’est un ‘aqaal plus fin qu’on porte sur un shemagh ou ghoutra attaché et que l’on peut serrer. Il n’est pas rare de trouver des khizaam avec des décorations à son bout.

Peau (cuir)

Le cuir de chameau est utilisé dans le domaine du textile et de la maroquinerie. Certaines maisons de luxe l’utilisent pour la fabrication du bracelet de leurs montres. Il faut dire que le cuir de chameau n’est pas qu’exotique, il est aussi très résistant.

Os

Les os du chameau sont utilisables pour bâtir les structures de meubles ou des tentes. Dans le désert de Zagoura au Maroc par exemple, la literie et certaines commodes dans les hôtels situés dans le désert sont incrustés d’os de chameau. Ils servent aussi de support d’écriture ou de gravure.

Transport

Si on devait comparer le chameau à un véhicule, il serait une Jeep Wrangler : puissance, performance, persévérance, robustesse, adaptabilité, tout terrain. Ce n’est pas pour rien que le chameau est surnommé « vaisseau du désert ». Il peut marcher plusieurs kilomètres sans s’arrêter, consomme peu, le tout en portant des charges lourdes. De plus, il s’adapte à tout type de terrain si ce n’est pas glissant. L’animal du futur est aussi un animal tout terrain.

Monture militaire

Fut un temps où les chameaux servaient de monture pour la guerre. Napoléon lui-même était chef d’un régiment de dromadaires lors de sa campagne égyptienne. C’est toujours le cas dans certains pays du Moyen-Orient où nous pouvons observer les chameaux de l’armée lors des défilés officiels ou pendant les cérémonies de la fête nationale.

Loisirs

Les chameaux représentent un fort symbole et un héritage hors du commun chez certaines populations si bien que des festivals et des concours sont organisés en leur honneur. Le prix des chameaux les plus prestigieux dépassent le million d’euro. Au marché de Riyadh en Arabie Saoudite, 100 chameaux y sont vendus chaque jour. Le célèbre festival des chameaux King Abdul Aziz est l’événement le plus attendu chaque année. Des chefs d’Etat y sont même conviés et chaque année il prend de plus en plus d’ampleur. On y retrouve toutes sortes d’épreuves et concours.

Au Yémen, la tribu des Zaraaniq de la province d’al Houdeida est connu pour pratiquer le saute-chameaux (on en parle ici). Cette pratique se retrouve également sur l’île de Socotra.

Au Rajasthan en Inde se déroule chaque année plusieurs festivals, notamment celui de Pushkar, qui rassemblement tous les chameliers de la région. Des concours y sont organisés tels que le chameau le mieux décoré ou celui qui porte les plus beaux motifs sur sa fourrure.

Au Pakistan, on va retrouver le concours du chameau le plus fort qui consiste à placer des sacs de sable sur le dos de l’animal en position baraquée. S’il réussit à se lever, il remporte la manche. Le chameau qui réussit à porter le plus de sacs de sable est désigné vainqueur. Evidemment, lors d’un trek dans le désert, votre meilleur ami sera…le chameau ! N’importe quel bédouin vous le dira : pour survivre dans le désert, il vous faut être accompagné d’un chameau, c’est indispensable. D’ailleurs, un proverbe arabe dit que :

« la vie est un désert dont la femme est le chameau ».

Zoothérapie

Comme son nom l’indique, la zoothérapie est une thérapie par l’animal. Attention, ce n’est pas un remède comme un médicament à proprement parler qui va guérir les patients mais c’est plutôt un accompagnement, avec l’aide des animaux, qui a pour objectif d’améliorer la qualité de vie, la santé physique et mentale d’une personne malade. Le chameau est utilisé comme un « médiateur », on dit de la zoothérapie que c’est une médiation animale. Souvent, ce sont les personnes en situation de handicap ou celles souffrantes de maladies neurodégénératives qui vont bénéficier de ce « traitement » particulier. Le lien entre l’humain et l’animal favorise le développement de l’émotion, de la communication et rompt les patients de la solitude. Ces derniers se sentent valorisés et ressentent moins l’état de mal-être.

Ce qui nuit au chameau

Accidents et collisions

Les collisions entre les véhicules motorisés et les chameaux arrivent plus souvent qu’on ne le pense. En effet, les statistiques et les drames qui en découlent ont poussé certains pays comme l’Arabie Saoudite ou Oman (pour ne citer qu’eux) à prendre des mesures préventives pour réduire le nombre de victimes. Cela peut même mener jusqu’à la prison pour ceux qui enfreignent la loi. Nous en parlons plus en détail dans cet article: accident et chameau

Pollution

Un seul coupable : l’Homme. Plus précisément les déchets plastiques laissés dans la nature par les campeurs ou les touristes. Plusieurs chameaux ont déjà trouvé morts avec l’estomac rempli de déchets plastiques. Prendre soin de la nature est primordial pour préserver les chameaux ainsi que les autres animaux du désert. Nuire au biotope, c’est nuire à la biocénose et par conséquent nuire à tout un écosystème.

Pour pallier ce problème environnemental, des actions de communication sont mises en place sur le civisme et la conduite à tenir dans le désert. La municipalité de Dubai a même lancé récemment une campagne de nettoyage du désert intitulé « Our Desert is Beautiful » (notre désert est magnifique). La propreté dans le désert est une priorité pour l’Emirat qui a fait appel à une équipe plurisdisciplinaire pour collecter tous les déchets et sensibiliser sur le sujet à travers les réseaux sociaux et autres outils de communication. Des drones seront même utilisés dans le cadre de ce programme qui devrait durer jusqu’en avril 2021.

Maladies

Les chameaux ne sont pas épargnés par les maladies et les parasites qui peuvent parfois décimer des troupeaux entièrement si rien n’est fait pour les soigner. Il faut donc veiller à en prendre soin pour éviter tout désagrément comme la gale ou infections par les acariens ou autres insectes.

La maltraitance animale

Le chameau est de nature attachant et attaché à son propriétaire lorsqu’on en prend soin. Hélas, on retrouve beaucoup d’excès et des cas de maltraitance qui prennent parfois des tournures tragiques. Récemment, le ministère du tourisme égyptien a décidé d’interdire prochainement les promenades à dos d’animaux (dont les dromadaires) aux abords de Gizeh et des lieux touristiques. Cette décision fait suite à l’action de l’association PETA qui milite contre les agissements de certains propriétaires contre leurs bêtes qui dorénavant risquent la prison.

En Australie, le gouvernement avait proposé en 2014 de payer les particuliers et les entreprises qui abattraient des dromadaires. Pourquoi les abattre ? pour diminuer l’émission de CO2 car selon le gouvernement australien, les dromadaires polluent autant que 300 000 voitures.

Au Rajasthan, une chamelle avait été battue à mort par des individus pour avoir osé paître sur leur champ. La police locale avait alors procédé à leur arrestation.

Négligences en matière de sécurité

Il s’agit des mesures de sécurité et des précautions qui ne sont pas mises en place ou mal respectées. A Oman par exemple, il existe des courses de dromadaires « non-encadrées » et non-officielles dans certains villages. Le problème est que la zone du circuit n’est pas correctement balisée et comporte des virages serrés et étroits, sans compter la présence de la foule sur la piste pour observer la course. Nombreux sont les chameaux qui heurtent violemment les obstacles (panneaux publicitaires, poteaux, voitures) et qui se blessent au moment de l’impact. De plus, cela est dangereux pour celui qui monte le dromadaire car lui aussi est sujet aux accidents.

Parmi les négligences (de l’Homme) vis-à-vis de la sécurité des chameaux, nous pouvons citer l’utilisation d’appareil de levage lors de l’embarquement ou du débarquement des bêtes : sangles mal ajustées, poids des bêtes mal évalués, matériel fébrile et vétuste, animal mal attaché et stressé par la hauteur…  En bref, le risque de chute de l’animal d’une hauteur non négligeable est fortement élevé et il risque par la même occasion de se blesser grièvement en tombant au sol.

Les inondations et les crues

Les précipitations qui ont lieu ponctuellement dans le désert donnent lieu à des conséquences parfois dramatiques pour les chameaux. En effet, ces pluies torrentielles sont soudaines et si abondantes que des rivières et des cours d’eau se forment et emportent tout sur leur passage, dont les chameaux. Beaucoup périssent car ils se retrouvent vite encerclés par les eaux et ne peuvent échapper aux flots : ils sont soit bloqués dans leurs enclos soit attachés. Ils finissent généralement emportés par le puissant courant et meurent noyés.

Quelles perspectives d’avenir pour les chameaux ?

2024 : Année Internationale des Camélidés

L’année 2024 a été désignée officiellement comme l’année internationale des camélidés. Des projets innovants sont en train d’être mis en place et l’objectif et de promouvoir les camélidés dans tous ses aspects : alimentaire (le lait de chamelle, la viande de chameau), mode (laine de chameau, laine d’alpaga, cuir et textile), cosmétique et soin mais aussi culturel (arts et histoire sur les camélidés), la recherche (études scientifiques, archéologiques et vétérinaires), social et événementiel (festivals, conférences et autres exhibitions), sportif (courses de chameaux, concours de beauté), campagnes de sensibilisation, appels d’offres et investissements…

Festival des chameaux King Abdul Aziz

L’édition 2020 est marquée par la participation du tout premier Européen et Français (cocorico !).

L’équipe KAMELITO espère apporter sa pierre à l’édifice dans la promotion des chameaux et souhaite qu’une prise de conscience se généralise sur ces fabuleux animaux. Une chose est certaine, les chameaux sont à l’aube de leur révolution !






Pour aller plus loin : ISOCARD & CIRAD

Sources
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Photos 3D by Stefen Raj
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