Daniel VEE est un passionné des animaux pas comme les autres. Ce Réunionnais de Saint-André nous a fait l’honneur de répondre à nos questions. Une chose est sûre, les animaux l’aiment aussi !

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Daniel. Je suis originaire de l’île de La Réunion et je suis un grand passionné d’animaux depuis mon plus jeune âge.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis diplômé d’un BTS commerce. D’abord, exercé dans le domaine de la restauration pendant 13 ans. Puis, j’ai travaillé dans le domaine de la plomberie.
Étant un grand fan d’animaux depuis l’enfance, je consacre essentiellement mon terrain d’environ 7 ha pour eux. Je possède des animaux classiques de basse-cour ainsi que deux atypiques et formidables dromadaires. Mon plaisir, c’est de les regarder, de jouer avec eux, de passer du temps à les cajoler. Un jour, ma sœur alors directrice d’école, m’a parlé du concept de « ferme pédagogique ». Depuis, je suis l’heureux propriétaire de la ferme pédagogique du domaine de Palssade.
Dans quelle ville habitez-vous actuellement ?
J’habite à Saint-André, une commune à l’Est de l’île de La Réunion.

D’où vous est venu cet amour pour les chameaux ?
J’aime les animaux de manière générale. C’est inné, c’est une vraie passion qui m’anime depuis mon enfance. J’ai grandi avec eux. Je n’ai pas de mots pour décrire mon sentiment envers les bêtes.
J’apprécie également le fait de voir différentes espèces s’amuser entre eux. Lorsque j’ai eu l’occasion d’acquérir des dromadaires, la question ne s’est pas posée. De plus, rien ne me fait plus plaisir que de voir la fascination dans les yeux des visiteurs. Ils sont assez surpris de voir des dromadaires ici à La Réunion. Cela me donne donc envie de persévérer et de vouloir davantage d’animaux. D’ailleurs, nous sommes à la recherche de chameaux actuellement.

Possédez-vous des chameaux ? si oui, combien ?
Je possède actuellement 2 dromadaires âgés chacun de 3 ans : Diego, un mâle et Oasis une femelle.

Vous préférez les chameaux à 1 bosse (Camelus dromedarius) ou à 2 bosses (Camelus bactrianus) ?
Cette question est difficile pour moi car j’aime sincèrement tous les animaux. Je ne saurai dire quel animal je préfère. Je m’ennuierai dans ma vie sans les animaux. Il faut que je sois constamment en contact avec eux. Cependant, j’ai un penchant pour les ânes (j’en ai 10) et les chevaux (j’en ai 31).
D’ailleurs, j’ai acheté mon tout premier cheval 20 000 Francs à l’âge de 16 ans. J’ai réussi à me l’offrir en récoltant des bouteilles après l’école et en les revendant.

Parmi les merveilles anatomiques et physiologiques du chameau, laquelle vous fascine le plus ?
Plusieurs choses me fascinent, notamment leur façon de bouger, de se mouvoir, de se déplacer, se gratter ou de déployer leurs pattes. Leur allure générale ainsi que leur souplesse font aussi partie des choses qui m’émerveillent le plus.

Quel est votre plus beau souvenir avec un chameau ?
Mon plus beau souvenir est lorsque j’ai eu l’occasion de voir un dromadaire pour la toute première fois de près à La Réunion. C’était avec un cirque.
Au Maroc aussi, j’ai pu en approcher. Ils sont énormes et magnifiques. Qui ne voudrait pas d’un chameau ? Ils sont si majestueux avec leur grand cou. Depuis, je me suis dit qu’il fallait que j’en acquière un.
Je garde également un autre magnifique souvenir mais cette fois-ci avec un autre camélidé plus petit : Caramel un alpaga. Un lien puissant et indescriptible nous unissait. Nous étions tellement complices qu’il ne pouvait pas s’empêcher de monter sur mon dos à chaque fois qu’il me voyait. Hélas, il nous a quitté l’année dernière.

Quel est votre « pire » souvenir avec un chameau ?
Il y a un mois (décembre 2020), mon mâle Diego a eu un problème de santé : il avait des difficultés à se lever, ne se nourrissait plus et ne s’hydratait plus. J’ai fait appel au vétérinaire qui l’a perfusé. Diego était très affaibli. On a dû même utiliser un palan pour le soulever. Je suis resté auprès de lui pendant 48h. Il avait sa tête posée contre moi presque mort.
Quelques temps après, il a repris du poil de la bête et tout est rentré dans l’ordre. Le vétérinaire pense que cela était dû à un microbe.
Oasis, l’autre dromadaire, était triste. Elle blatérait bruyamment et sentait que Diego n’allait pas bien.
Quelle est votre plus grande réussite/fierté dans le monde de ces grands camélidés ?
C’est de les voir cohabiter naturellement avec les autres animaux de la ferme. Tous les soirs, je lâche tous les animaux et je prends plaisir à les contempler jouer tous ensemble. En fait, cela me rappelle tout simplement « La Réunion ». Toutes les ethnies, toutes les cultures, toutes les religions qui cohabitent en parfaite harmonie. Nous vivons ici dans un environnement et une atmosphère unique au monde.


Quel est votre plus grand échec/déception dans l’univers de ces grands camélidés ?
C’est lorsqu’on m’a dit qu’ils étaient difficilement transportables vers La Réunion. D’après certains, on ne peut pas les mettre avec des chevaux. Apparemment, les chameaux effraient les chevaux. Or, ceci est faux.
Décrivez-nous une journée type de votre quotidien ?
Je suis avec les animaux du matin au soir. La ferme, c’est ma maison et ils sont comme mes enfants. Je passe 3/4 de mon temps auprès d’eux. C’est vital, j’ai besoin de les voir tout le temps. Même lorsque je suis chez moi assis sur le canapé, j’ai besoin de les voir à travers la fenêtre. C’est ma passion de les voir partager mon quotidien. Mes animaux ils rentrent chez moi quand bon leur semble.
De plus, nous avons une coutume ici : lorsqu’un nouveau-né voit le jour à la ferme, nous l’accueillons dans le salon de la maison pour une photo avec tous les enfants.

Buvez-vous du lait de chamelle quotidiennement ?
Non, pas encore. Pour le moment en tout cas.

Quelle est votre recette ou plat préféré à base de lait de chamelle ?
Je ne sais pas pour l’instant mais j’espère pouvoir répondre à cette question prochainement.
Qu’aimeriez-vous voir se développer ou s’améliorer dans le futur pour les chameaux ?
Il faut que cela soit plus commun et plus ordinaire. Autrement dit, il ne faut plus qu’ils soient des animaux rares. La Réunion est une petite île perdue dans l’Océan Indien et pas tout le monde peut se payer des voyages à l’étranger pour admirer ces animaux. Ils doivent donc être plus accessibles, notamment ici à La Réunion.

Comment pouvons-nous contribuer au développement culturel voire socio-économique des chameaux à travers le monde ?
Cela va dépendre des pays. À La Réunion, ce serait intéressant d’avoir des aides pour le transport (ramener des chameaux dans l’île). Les prix du transport peuvent freiner les gens d’en acquérir. Nous vivons dans un cadre idéal pour les chameaux.
Il faudrait également organiser des événements autour des chameaux avec des rencontres entre chameliers. Cela faciliterait les échanges et de discuter des problèmes communs rencontrés. Pourquoi pas un salon de dromadaires à La Réunion un jour ?

Pourquoi selon-vous les chameaux seraient l’une des solutions à exploiter dans la transition écologique ?
Ils sont très dociles et consomment peu même s’ils peuvent être gourmands. Leur impact environnemental est moindre par rapport aux vaches entres autres.
Vous êtes actif sur les réseaux sociaux, que préférez-vous voir sur ces réseaux ?
J’aime parfois lire les commentaires des visiteurs de notre ferme et j’avoue être encore aujourd’hui surpris. Je ne fais rien d’exceptionnel. Avant la ferme pédagogique, je menais déjà cette vie avec les animaux. Le fait de lire que les gens ont apprécié la ferme et ont passé un moment chaleureux en famille avec leurs enfants, cela est très touchant. Puis, qu’ils disent qu’ils vont très certainement revenir, cela est honnêtement très gratifiant. Mon but avec cette ferme n’est pas du tout de faire de l’argent mais de garantir l’accès à des animaux à tout type de public.

Où pouvons-nous suivre vos aventures et retrouver vos activités/publications/articles ?
Vous pouvez suivre nos aventures sur notre page Facebook Ferme pédagogique du Domaine Palssade. À l’intérieur de la ferme, il y a des balades à dos de poney et cheval gratuitement. Les visiteurs peuvent même pique-niquer s’ils le souhaitent.

Un mot de la fin pour les amateurs de chameaux ou ceux qui ne connaissent pas encore cet animal ?
C’est un animal vraiment agréable. Il est adorable et reconnaissant. Même quand il s’allonge parterre je peux être sur lui et jouer sans risque. Ils comprennent ce qu’on leur donne et ressentent si on les aime ou pas. Lorsqu’on les appelle, ils répondent et sont très tactiles. Ils apprécient les câlins et les caresses.
“Posséder un dromadaire est tellement formidable que j’en veux d’autres !”
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